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Les troubles du comportement alimentaire

Quels sont les trouble du comportement alimentaire




Un certain nombre de perturbations du comportement alimentaire provoquent des surcharges pondérales par un excès d’apport et une dérégulation des prises. Pour une grande partie, des facteurs émotionnels de nature complexe sont à l’origine de ces troubles.





Les troubles du comportement alimentaire
Les troubles du comportement alimentaire















Le grignotage

Assis devant l’écran de télévision en fin de journée, ou rêvassant en feuilletant un magazine, on avale, sans y penser et sans faim, pendant que les images défilent, des gâteaux secs, des sucreries ou des biscuits apéritif. Ce comportement fréquent est une situation de régression au stade oral, qui fait écho à l’attitude d’un nourrisson qui, rassasié, assoupi, continue de téter mollement. Il ne s’agit pas de la réponse à un besoin;seule la dimension de plaisir passif est ici recherchée. Cette régression est souvent associée à une régression dite « anale », qui apparaît à travers un laisser-aller de la tenue. Nous reviendrons en détail sur ces deux types de pulsions orales et anales.


La fringale

La fringale est une sensation de faim impérieuse mais qui porte sur des aliments
appréciés et choisis. Elle cesse une fois la faim apaisée. Elle n’est pas vécue dans la culpabilité, au contraire de la crise boulimique par exemple. Le mot « fringale » puise possiblement son origine dans l’expression faim  (faim mauvaise) désignant un trouble des chevaux qui leur donnait une sensation de faim et les stoppait dans leur course. La fringale est aussi définie comme une 
« faim de loup ».



C’est donc étymologiquement une maladie, mais qui symboliquement renvoie à des animaux honorables et puissants. On ne se perçoit pas comme étant faible psychologiquement lorsque l’on cède à sa fringale. On a le sentiment de répondre aux besoins du corps. La fringale de sucré est la plus fréquente et touche en particuliers les jeunes femmes fébriles et anxieuses.


 Accompagnée de malaise, d’étourdissement et de fatigue, la fringale correspond à une baisse de la glycémie, c’est-à-dire du taux de sucre dans le sang, causée habituellement par un régime trop restrictif. Mais il existe des fringales sans véritable baisse de glycémie. Répondre à la fringale en avalant rapidement des gâteaux ou de la charcuterie, c’est comme se faire un « shoot » de sucre ou de sérotonine, le neuromédiateur du cerveau qui s’élève suite à l’ingestion massive de sucré ou de salé et induit un bien-être. 


 les accès de faim


Pour lutter contre ces accès de faim, sur un plan diététique il est conseillé de se tourner vers un laitage, un fruit ou une barre protéinée plutôt que du gras ou des sucreries. Psychologiquement, pourquoi ne pas chercher à dévorer émotionnellement autre chose que de la nourriture? Par exemple, on embrasse son aimé(e) s’il (elle) est à portée de bouche, on serre dans ses bras le collègue avec lequel on s’entend si bien, on s’engouffre dans un cinéma en évitant le rayon pop-corn ou, si son porte-monnaie l’autorise, on appelle l’agence de voyages pour s’offrir ce week-end à Rome auquel on pense depuis des mois. Bref, on provoque une émotion forte et agréable qui, sans apporter de calories, libérera autant de sérotonine.



Paradoxalement, on peut aussi se mettre en situation de trac, de stress afin de libérer du sucre dans le sang via une sécrétion d’adrénaline. Faites-vous peur : un tour de manège, un coup de fil à votre peste de cousine pour lui dire ses quatre vérités, un mail à votre DRH dans le but de prendre rendez-vous pour demander une augmentation. À chacun de trouver une situation susceptible de déclencher une émotion forte positive, utile, ou qui défoule.


La chocolatomanie



Le chocolat a ses fidèles. Pour certaines, comme Fabienne qui en mange plus de 100 g chaque jour, c’est une véritable manie, d’où cette terminologie récente de« chocolatomanie » qui en fait un trouble alimentaire spécifique. Le chocolat est associé aux plaisirs de l’enfance. Symboliquement, il est porteur de douceur, de tendresse, de chaleur et de sensualité. 


Il a l’image d’un produit sain. On distingue ceux qui préfèrent l’amertume du chocolat noir de ceux (huit fois plus nombreux) qui le préfèrent au lait, sucré et fourré. Symboliquement toujours, il y a chez ses adeptes la recherche d’un paradis perdu de l’enfance et d’un cocon protecteur (plutôt maternel, ai-je constaté, avec le chocolat au lait et paternel pour le chocolat noir). La chocolatomanie concerne des individus qui se vivent en carence affective, mais aussi des personnes qui n’ont simplement pas renoncé aux relations affectives propres à leur enfance (parents, grands-parents, ou nounou).



Il y aurait bien plus de mille substances gustatives différentes dans le chocolat. La chocolatomanie est donc avant tout une question de goût. Mais c’est aussi une affaire d’éprouvés émotionnels car le chocolat entre en jeu dans la biochimie des émotions. L’apport de sucre et de gras qu’il occasionne déclenche une sécrétion de sérotonine, le neuromédiateur déjà cité du bien-être (le même dont le taux s’élève sous l’effet de nombreux antidépresseurs).




En outre, il contient du tryptophane, un acide aminé essentiel qui entre dans la composition de cette même sérotonine. Il renferme aussi de la thiamine, de la phénylamine, de la caféine, de la théobromine qui stimulent le  système nerveux, facilitent l’effort, accroissent la vigilance et l’efficacité intellectuelle et ont aussi un effet antidépresseur. 



Le chocolat augmenterait les taux d’endorphine


la morphine naturelle que notre corps fabrique sous l’effet du sport notamment et qui détient un formidable effet de détente et d’apaisement des douleurs de toutes sortes. Dans sa composition, on trouverait également de l’anandamine, le THC naturel, constituant voisin de celui qui fait de la marijuana un délice pour certains – mais, rassurez-vous, à des doses infimes. Enfin le magnésium, surtout présent dans le chocolat noir, aurait un effet relaxant sur le système neuromusculaire.



Ce sont donc aussi ces effets émotionnels produits par ces différents composés qui sont recherchés. Limiter l’apport en chocolat, si cet aliment représente un apport calorique excessif dans la ration quotidienne, implique donc qu’un relais soit pris pour apporter autrement ses composés actifs. Citons, comme alternatives possibles, le café, des plantes (le millepertuis par exemple), le sport ou d’autres activités de plaisir qui déclenchent la sécrétion d’endorphine et de phénylamine.


 Il convient aussi de rechercher les origines possibles d’un certain mal-être et de recourir à d’autres sources d’apaisement ou de réconfort si ce sont d’abord les effets antidépresseurs qui sont recherchés.

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