En fait, ce sont les variations du métabolisme basal qui sont en partie responsable du régime « yo-yo ». Lisez l'histoire fictive de Mademoiselle Y (jolie invention trouvée sur le Net).
1. Selon les critères actuels, Mademoiselle Y estime avoir à perdre 10 kg. Ça tombe bien, un magazine vient de sortir un bel article avec des exemples de régime pour perdre 10 kilos en trois semaines. Elle choisit le régime « tout soupe » qui consiste à ne plus manger que de la soupe pendant trois semaines.
2. La première semaine, Mademoiselle Y est super contente, elle a perdu 3 kilos. Sur ces 3 kilos, il y avait 2 kilos de muscles, mais cela ne semble pas gêner Mademoiselle Y. En attendant, son métabolisme basal a diminué, d'une part à cause de sa perte musculaire, et d'autre part parce que son corps essaye de s'adapter à la nouvelle ration énergétique réduite que Mademoiselle Y lui accorde.
3. La deuxième semaine, Mademoiselle Y est déjà moins contente, car elle n'a perdu qu'1,5 kilos. Normal : son apport énergétique n'a pas varié (elle fait toujours son régime « tout soupe ») mais ses dépenses énergétiques ont diminué du fait de la diminution de son métabolisme basal. Sur ces 1,5 kilos, il y avait 1 kilo de muscle, mais cela ne semble toujours par gêner Mademoiselle Y. En attendant, son métabolisme basal a encore diminué, pour les mêmes raisons que précédemment, à savoir : la diminution de sa masse musculaire et l'adaptation de son corps à son nouveau régime.
4. La troisième semaine, Mademoiselle Y décide de mettre le paquet, non contente de ne manger que de la soupe, elle ne mange plus le midi (nous verrons plus loin que c'est une grosse bêtise). A la fin de la semaine, elle est super contente, car elle a encore perdu 3 kilos (dont 1 kilo du peu de muscle qui lui restait. :-) Normal : si ses dépenses énergétiques ont diminué au travers de son métabolisme basal, son apport énergétique a lui aussi été réduit et en plus grande quantité.
5. Finalement, au début de la quatrième semaine Mademoiselle Y n'en peut plus de ne manger que de la soupe ! De toute façon, elle a perdu 7,5 kilos (dont 4 kilos de muscles…) et elle trouve sa silhouette satisfaisante. Elle pense vraiment que sur ses trois dernières semaines elle a été la personnification de la maxime « Quand on veut, on peut ». Mademoiselle Y très satisfaite d'elle-même décide donc de stopper son régime et de manger à nouveau comme avant.
6. A la fin de cette quatrième semaine, Mademoiselle Y ne comprend plus rien et elle est désespérée : elle vient de reprendre 3 kilos. En plus son physique est pire que d'habitude : il est tout plat et tout flasque. Que lui est-il arrivé ? Que son corps soit tout flasque, l'explication est simple : ses quatre dernières semaines, Mademoiselle Y a perdu 4,5 kilos (7,5 moins 3), dont 4 kilos de muscles et seulement 0,5 kilo de graisse. Pas étonnant que son physique s'éloigne de plus en plus de celui de Monica Brant… Mais pourquoi a-t-elle repris 3 kilos ?
Simple, son métabolisme basal a tellement diminué par rapport à ce qu'il était avant de commencer son régime que le fait de manger « normalement » apporte maintenant beaucoup trop d'énergie par rapport à ce qu'elle dépense quotidiennement. Par ailleurs, son corps qui n'a quasiment rien eu à manger pendant trois semaines s'est mis à stocker tout ce que Mademoiselle Y lui apportait en énergie afin de prévenir une future période de quasi-famine !
7. Finalement, deux semaines plus tard, Mademoiselle Y a retrouvé son poids d'il y a 6 semaines. Elle décide donc de faire un nouveau régime. Ça tombe bien, elle vient d'acheter un nouveau magazine qui promet de perdre 10 kilos en deux semaine grâce à un régime « tout choux »…. :-(
Voilà un bel exemple de régime « yo-yo ». Et cela peut durer comme cela indéfiniment. En plus, à chaque régime, ce sera de plus en plus difficile car Mademoiselle Y ne regagne pas tout le muscle qu'elle perd et son métabolisme basal finit par être en permanence très bas.
Dans cet exemple, j'ai même été gentil, car la réalité est pire. En général, au cours du régime, la personne fait moins d'activité que d'habitude car elle est en permanence fatiguée (normal vu qu'elle ne mange quasiment plus rien). Donc ses dépenses énergétiques se réduisent encore plus. De sorte qu'elle est obligée d'augmenter encore la sévérité de son régime pour espérer continuer de perdre du poids. Finalement son métabolisme diminue encore plus et ses activités aussi. Donc ses dépenses énergétiques se réduisent encore plus. De sorte qu'elle est obligée d'augmenter encore la sévérité de son régime pour espérer continuer de perdre du poids etc.
Enfin, il va de soit qu'on ne joue pas comme ça avec son alimentation sans conséquence pour sa santé. Ici, je n'ai décrit que les conséquences en terme d'entrées et de sorties énergétiques, mais le corps a besoin d'éléments indispensables (certains minéraux et vitamines et le cerveau a besoin de sucre pour fonctionner) qui ne peuvent être apportées que par une alimentation équilibrée et/ou via la supplémentation. Ce besoin doit donc être pris en compte lors d'un régime.
Commentaires
Enregistrer un commentaire