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Comment les émotions agissent sur notre poids



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Derrière le simple fait de prendre un yaourt pour satisfaire une envie de manger, ou de
refermer un pot de confiture une fois repu, il y a dans notre organisme et en particulier
notre système nerveux central une cascade de réactions chimiques.
Quand des aliments arrivent dans le corps, ou que le besoin de calories se fait sentir,
des récepteurs l’enregistrent, par l’intermédiaire des cellules nerveuses ou d’autres cel
lules. Il se produit alors au niveau de ces dernières des modifications électriques ou
biochimiques qui sont captées et transmises au cerveau par les hormones qui circulent
dans le sang ou par les nerfs. Les hormones sont des protéines messagères qui sont dans
le sang et mettent les différents organes, dont le cerveau, en contact les uns avec les
autres.
Des messagers dans le cerveau : les neuromédiateurs

Au niveau du cerveau proprement dit, différentes zones agissent sur le comportement
alimentaire. Elles communiquent entre elles et avec le reste de l’organisme par
l’intermédiaire de neuromédiateurs, substances sécrétées directement dans le cerveau : la
sérotonine, la dopamine, la mélanocortine, la coliberine, la galanine, etc.
Parmi ces zones concernées, l’hypothalamus, glande située à la base du cerveau, est le
véritable chef d’orchestre de toutes nos sécrétions hormonales. Il régule par exemple les
hormones sexuelles ou les hormones thyroïdiennes qui sont, comme leur nom l’indique,
sécrétées par la glande thyroïde à la base du cou. En sus d’autres rôles, les hormones
sexuelles comme les hormones thyroïdiennes entrent en interaction avec nos émotions et
notre poids. Ainsi un excès d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie) provoque un
amaigrissement. À l’inverse, un défaut de sécrétion (hypothyroïdie) entraîne un
ralentissement physique et cérébral (fatigue) associé à une prise de poids. Les hormones
sexuelles jouent aussi un rôle qui explique notamment les prises de poids à l’occasion de
la puberté ou de la ménopause.
Il y a d’autres zones concernées dans le cerveau, comme le système limbique, siège de
nos émotions. Celui-ci est en lien permanent avec l’hippocampe qui gouverne en grande
partie notre mémoire. C’est ce qui explique que nos émotions passées, de notre vécu
infantile notamment, jouent un rôle dans nos prises de poids émotionnelles
d’aujourd’hui.
Enfin, le cortex, qui occupe la surface de notre cerveau, fait la synthèse des diverses
informations venant des profondeurs.
Des messagers dans le sang : les hormones
Il existe plusieurs hormones concernées par la prise de poids. Il est possible que nous
ne les connaissions pas toutes et que nous ayons encore à apprendre sur leurs
mécanismes d’action en ce domaine.
L’insuline est sécrétée par le pancréas (un organe digestif) et stocke le sucre. Le
glucagon est l’hormone inverse de l’insuline qui, au contraire, libère le sucre dans le sang.
La cortisone et ses dérivées, sécrétées par les glandes surrénales (petites glandes
localisées au-dessus des reins) jouent également un grand rôle dans nos émotions, nos
humeurs et dans le stress en particulier. Elles agissent également sur la répartition de la
graisse, favorisant notamment une surcharge graisseuse sur l’abdomen et dans le haut du
dos et provoquant en cas d’excès une fonte musculaire.
La leptine, qui provient directement du tissu adipeux, a pour fonction de signaler la
satiété. En cas de sécrétion diminuée, on ne ressent plus la satiété et on a toujours faim.
La ghréline, de découverte récente, est une hormone que sécrète le tube digestif avant
un repas. Son taux de sécrétion diminue à la fin du repas. Elle ouvre l’appétit. Elle a une
action sur l’hypothalamus, mais aussi directement sur les zones du cerveau qui dirigent
la satisfaction, la motivation et les dépendances. Elle a aussi une action directe sur les
zones qui régulent la mémoire, les émotions et l’information visuelle. Sous son influence,
les centres de la récompense du cerveau sont davantage activés quand on se retrouve
face à de la nourriture. On voit que les hormones qui régulent l’appétit sont en lien avec le
cerveau émotionnel.

L’obéstatine, à l’inverse de la ghréline avec laquelle elle a une structure comparable, est
une hormone qui coupe l’appétit. Elle ralentit la digestion, au contraire de la ghréline. En
fait, elles agissent toutes deux en complémentarité.
Cette liste des hormones agissant sur le poids n’est pas exhaustive. Leurs modalités
d’action sont complexes. Elles se conjuguent entre elles et avec l’action des
neuromédiateurs. Hormones et neuromédiateurs agissent sur nos émotions. Ils sont
aussi les voies d’accès de l’action de nos émotions sur les kilos émotionnels.
Mais les émotions ne se contentent pas d’agir sur le corps par l’intermédiaire de ces
hormones ou de ces neuromédiateurs. Elles participent également à la représentation que
l’on a de soi. Cette représentation, consciente ou non, explique les troubles du
comportement alimentaire, mais aussi que certaines parties du corps se chargent de
graisse plus que d’autres. Nous verrons de quelle manière au fil de ce livre, mais
auparavant je vais développer cette notion de schéma émotionneldu corps.

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